altLettre ouverte au Docteur Lardenois, Président de la CARMF

Monsieur le Président, mon cher confrère,

Cette lettre, pour vous faire part de l'inquiétude et du désarroi des rhumatologues devant le silence assourdissant de notre Caisse Autonome de Retraite des Médecins Français. il y a quelques mois, vous vous posiez comme le dernier rempart pour nous défendre contre la réforme des retraites et cette retraite universelle, et vous nous avez souvent parlé. Ce n'est plus le cas actuellement, et cela nous inquiète.

Un seul communiqué de presse pour nous informer le 10 mars dernier que vous preniez des mesures dérogatoires pour les médecins, reportant nos cotisations d'un mois, reportant les injonctions à payer pour ceux qui étaient en difficulté, et suspendant les poursuites pour les impayées. Est-ce là, tout ce que peut faire notre Caisse de Retraite ?

Pensez-vous que le mois prochain, alors que nombre de cabinets ont vu leur activité baisser de plus de 60%, les médecins seront plus aptes à payer un double mois de cotisation ? Est-ce là, l'aide dont nous avons besoin ? Nos cabinets vont être asphyxiés, malgré l'aide consentie par la Caisse d'Assurance Maladie. Il va falloir plusieurs mois avant que notre système de santé retrouve son équilibre, nous attendons autre chose comme aide qu'un simple report. D’autres Caisses de Retraite ont montré plus d'empathie pour leurs adhérents, nous espérions et nous espérons toujours, une meilleure expertise de la situation actuelle et une réaction adaptée de la CARMF.

Nous sommes d'autant plus inquiets que durant l'épidémie, à plusieurs reprises, les médecins rhumatologues, dans différentes régions de France, ont été atteints d’infections au Covid 19 et que contrairement à ce qui avait été annoncé, vos services bien qu'interpellés, n'ont pas répondu, n’ont pas agi. C'est l'équipe du Syndicat qui a dû prendre le relais, afin que nos confrères et amis soient enfin, et comme cela était prévu, pris en compte à juste titre.

Vous comprendrez, Monsieur le Président, notre inquiétude. Nous ne pouvons croire qu'un confrère abandonne ses confrères, surtout dans une période aussi difficile ou chacun d'entre nous à rempli son devoir comme on le lui a demandé.

Nous attendons une aide légitime de notre Caisse de Retraite, à hauteur des efforts consentis. Elle pourrait s'exprimer au travers d'une exonération des cotisations sur une durée de trois mois et un lissage des six derniers mois de l'année, sur l'année ou sur les années à venir, de façon à ne pas mettre en péril, ni les cabinets ni notre Caisse de Retraite, à laquelle nous sommes attachés.

J'espère avoir su retenir votre attention, Monsieur le Président, cher confrère. Je reste à votre disposition, comme nous l'avions fait précédemment pour la réforme des retraites, pour en rediscuter avec vous.

Recevez, Monsieur le Président, mon cher confrère, l'expression de mes sentiments les plus confraternels.

Docteur Christian AUGAREILS,
Président du Syndicat National des Médecins Rhumatologues