altDepuis mardi 14 janvier 2013, Patrick Lepreux est en grève de la faim. Biologiste de profession, il est l'actuel président du syndicat BIOPRAT.

Patrick Lepreux s'indigne de la reprise du projet de réforme de la biologie du 13 janvier 2010 (légèrement modifié), qui est actuellement présenté au sénat par le Sénateur Jacky Le Menne et soutenu par la députée de la première circonscription de la Haute Garonne Madame Catherine Lemorton.

Ce projet de réforme de la biologie vise indirectement à l'industrialisation de la profession. De par cette réforme, les coûts de fonctionnement des laboratoires d'analyses médicales vont fortement s'accroître, et par effet de levier peu de structures seront en capacités financières de maintenir leurs activités.

La conséquence va être la vente massive des laboratoires de biologie médicale (qui a déjà commencé depuis 2 ans) à des sociétés privées, qui regrouperont d'ici à quelques années l'ensemble des structures existantes de la profession.

Quels sont les points positifs de cette restructuration ? Certainement l'espoir d'une baisse des coûts pour la filière, qui, en mutualisant les moyens de production conduisant à la délivrance des résultats des analyses, apportera des économies d'échelle.

A qui ces économies vont elles bénéficier ? Aux caisses de l'assurance maladie se dit-on avec espoir ! Mais rien n'est moins sur, les sociétés qui trustent de plus en plus ce secteur d'activité ont bien évidemment des impératifs de rentabilité, disons le mot, de bénéfices. Qui va modérer leurs appétits à terme ? Cette poignée de groupements privés de laboratoires d'analyses médicale ne va t-elle pas au final dicter sa loi par manque de concurrence ? Ce ne serait pas la première fois que cela se produirait !

La baisse chronique de la nomenclature depuis ces cinq dernières années a étranglé les laboratoires, à juste titre me direz vous, car il était plus que temps de faire bouger une profession un peu replié sur elle même, alors que le déficit de la France sur sa branche assurance maladie ne faisait que se creuser. Depuis belle lurette il aurait fallu penser à mettre en oeuvre ces plateformes mutualisés, réduisant ainsi les coûts tout en préservant la qualité du service médical, car c'est bien de cela qu'il s'agit : Un service pour le bien être et la bonne santé de l'être humain !

Aujourd'hui nous risquons de subir une baisse dans la qualité de ce service médical nous dit Monsieur Patrick Lepreux, de par l'industrialisation de la profession du biologiste. Pour Monsieur Lepreux la situation est tellement grave qu'il en est venu à faire la grève de la faim ! Sommes nous en train d'assister à un sursaut de la profession ? Cela serait, à n'en pas douter, grandement salutaire à la santé de la France.

Interview de Patrick Lepreux