Écrit par Collectif pour la Prévention des Toxicomanies 			
				
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				07 Mars 2013			
			
				
		
				
				
		 En   présence des professeurs Jean Costentin et Henri Joyeux, les membres  du  Collectif pour la Prévention des Toxicomanies présenteront leur   Manifeste contre l’expérimentation de salles d’injections de drogues aux   toxicomanes supervisées par des personnels médicaux et financées par   l’Etat.
En   présence des professeurs Jean Costentin et Henri Joyeux, les membres  du  Collectif pour la Prévention des Toxicomanies présenteront leur   Manifeste contre l’expérimentation de salles d’injections de drogues aux   toxicomanes supervisées par des personnels médicaux et financées par   l’Etat.
 
 Ils évoqueront avec vous leur  demande faite au Premier  Ministre, Jean-Marc AYRAULT, de renoncer à ce  projet qui ne peut  représenter une priorité de santé ni une urgence  pour alourdir les  dépenses publiques.
 
 D'anciens toxicomanes se joignent à eux et pourront témoigner.
La  gravité d'un tel projet a suscité un profond émoi dans  le monde  associatif investi depuis de nombreuses années dans la  prévention des  toxicomanies. Ce Collectif pour la Prévention des  Toxicomanies est né de  la décision de plusieurs associations qui  veulent faire entendre leur  voix dans le débat sur l'expérimentation de  salles d'injections dont  elles sont exclues.
Ce  collectif, dont la liste des associations figure en bas du  document,  est apolitique et aconfessionnel. Il est donc libre de toute  attache  politique et de toute pression de lobbying.
 
 De quel débat s'agit-il ?  Malgré l’opposition  de l’Académie de Médecine (5/02/2013),  malgré l'opposition du Conseil  National de l'Ordre des Médecins  (15/01/2013), malgré l’opinion des  Français, malgré l’avis des  riverains et contre toute logique  sécuritaire et médicalisée, la  première salle d’injection de drogues aux  toxicomanes avec supervision  médicalisée, dite "salle de shoot" vient  d’être autorisée à Paris. 
 D'après  les informations filtrées elle serait située près  de la Gare du Nord et  fonctionnerait 35 heures par semaine. Que feront  les toxicomanes durant  les 133 heures restantes ? Les toxicomanes  doivent-ils respecter les  heures de bureau, alors que le danger est  plus important la nuit, moment  anxiogène pour ce public marginalisé ? 
 Quelle  sera l’identification du produit que le toxicomane  s’injectera ?  Quelles seront les responsabilités des professionnels  d’encadrement et  des pouvoirs publics en cas de complications médicales  ou de mort ?  
 Pour souligner ces  paradoxes et incohérences, 14 associations familiales et de prévention  se sont regroupées en un collectif, 
qui   publie un manifeste contre l’expérimentation des salles d’injections  de  drogues aux toxicomanes supervisées par des personnels médicaux et   financées par l’Etat. Une mise en garde que le Collectif vient d’envoyer  au Premier Ministre Jean-Marc AYRAULT.
 
 Une situation à haut risque pour les médecins
 
 Qui  supervisera les drogues de la rue ? Le Professeur Jean  Costentin,  membre de l’Académie de médecine et Président du Centre  National de  Prévention, d’Etudes et de Recherches sur les Toxicomanies  (CNPERT) met  l’accent sur un aspect légal et juridique et s’interroge :  "Pourquoi  ce qui est interdit à  l'extérieur est autorisé à l'intérieur ? Quel  sera le rôle des  médecins. Superviser l'injection de "drogues de la  rue", des produits  loin d'avoir une qualité médicamenteuse, posera  forcement des  difficultés. L’héroïne vendue couramment dans la rue n'est  composée que  de 30 à 40 % d’héroïne pure que l'on trouve noyée dans  de  nombreuses  substances de dilution. Alors quel médecin accepterait de  superviser  l'administration d'un produit qu'il sait foncièrement impur ?  Et par la  suite, cette question en appellera une autre : lorsque le  corps  médical se rendra compte qu'il est impossible de superviser ces   administrations de drogues impures, que feront-ils ? Les salles de shoot   finiront-elles par fournir elles-mêmes de la drogue de bonne qualité ?   Et, puisque l'on vient avec sa drogue, on ne peut s'opposer à ce  qu'elle  s'acquiert à l'extérieur, d’où un élargissement du périmètre de  non  droit. J’ajoute qu’on ne soigne pas une maladie en administrant  les  produits qui l'ont déclenchée."
 
 A contresens de l’opinion et du bon sens
 
 Si d’une manière générale, les Français se sont prononcés contre les salles de shoot à 55% (sondage IFOP 13/09/2012), le Collectif pour la Prévention des   Toxicomanies milite, de son côté, pour une véritable politique   préventive. Il souhaite réduire la demande et autant les trafics. Le   Collectif s’étonne que toutes ces associations de prévention et de   familles qui travaillent au quotidien ne soient pas entendues, écoutées   ou tout simplement consultées. Alors que, comme le constate Françoise   Camus, Présidente de l’Association Phare Familles Face à la drogue : "Les   association d'usagers de drogue sont largement prises en compte et   financées, alors que les associations familiales sont exclues du débat.   D’une manière générale, les associations de prévention ne sont pas  assez  soutenues financièrement, alors que celui d’associations  d’usagers est  prépondérant.  La politique actuelle repose trop sur la  réduction des risques, qui  pèse lourd en termes de coût. Si elle doit  faire partie intégrante de la  prévention, elle ne doit pas être  prioritaire."
 
 Une mesure qui se chiffre en millions d’euros 
 
 N’y  a-t-il pas, en cette période de rigueur budgétaire,  d’autres priorités  de santé publique à privilégier (fermeture de  maternités, sous-effectif  des personnels de soins…) ? Le Professeur  Jean Costentin, a fait une  estimation du coût pour l’Académie de  Médecine. Cette mesure risque de  coûter plus de 200 millions d'euros si  les métropoles de la France  entière devaient en être équipées. C’est  donc un enjeu de plusieurs millions d’euros.
 
 Pourquoi créer de nouvelles structures ?
 
 Il  existe déjà plus d’un millier de salles ou structures  d’accueil en  France dédiées à la toxicomanie. Notamment les 850 CSAPA  (Centre de  soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie),  présents  partout en France. Des centres médico-sociaux, gérés par des   établissements publics de santé (hôpitaux) ou par des associations. Les   140 CAARUD (Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des   risques pour Usagers de Drogues). Des structures réparties sur   l’ensemble du territoire. Financées par l’assurance maladie, elles   accueillent gratuitement les usagers en vue de réduire les risques et   les dommages sanitaires ou sociaux liés à la prise de drogues.
 
 Plus  de mille structures à disposition ouvertes en semaine  auxquelles il  faut ajouter les centres et les bus Méthadone, les 150  000   "bénéficiaires" de la Buprenorphine à haut dosage ("Subu"), les   services des Centres Hospitaliers Généraux, les lits addictions des CHU   et des hôpitaux psychiatriques, les cliniques spécialisées, les   associations, les maraudes, le SAMU social, le Secours catholique, la   Croix Rouge, etc... Pourquoi ne pas les utiliser au titre de la   prévention et de l’encadrement, voire de la désintoxication ? Quel est   le coût global d'un tel dispositif existant ?
 
 Et la santé des jeunes ?
 
 Pour  le Professeur Henri Joyeux, cancérologue et Président  de la Fédération  Nationale Familles de France, il est question de la  santé des jeunes : "Aux  jeunes  atteints de cancers, qui arrivent dans nos services on pose deux   questions essentielles : est-ce que tu te drogues ? Es-tu atteint   d’hépatite B ou du sida ? Ils répondent toujours non, quitte à aller à   l’encontre du traitement lourd qu’impose leur maladie. Et au lieu de les   soigner, ils sont emportés en 6 mois."
 
 Le Collectif est constitué des associations suivantes :
 
 CNPERT (Centre National de Prévention, d’Etudes et de Recherches en Toxicomanie)
 
 Fédération des Familles de France
 
 FNAPT (Fédération Nationale des Associations de Prévention des Toxicomanies)  regroupant : Stop à la Drogue - Le Phare Familles face à la drogue  -  Vigilance - Pour une Jeunesse sans Drogue - APT 85 - ADELT 89 -  CO.MEN.CA.76 - CNID 32 - Marilou - PHARE Enfants-Parents