12 Mai 2016
|12 mai 2016 - GENÈVE – De nouvelles recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) visent à accélérer la détection et à améliorer les résultats du traitement de la tuberculose multirésistante (tuberculose MR), grâce à un nouveau test de diagnostic rapide et un schéma thérapeutique plus court et moins cher.
Un test de diagnostic rapide pour identifier la résistance aux médicaments de seconde intention
Le moyen le plus fiable d’exclure la résistance aux médicaments de seconde intention consiste à utiliser le test de diagnostic nouvellement recommandé dans les laboratoires nationaux de référence pour la tuberculose. Le nouveau test de diagnostic – appelé MTBDRsl – est basé sur l’ADN et identifie les mutations génétiques des souches multirésistantes responsables des résistances aux fluoroquinolones et aux médicaments antituberculeux injectables de seconde intention.
Ce test donne des résultats en 24 à 48 heures, contre au moins trois mois avec les tests actuels. Ce délai bien plus court signifie qu’en plus de diagnostiquer plus rapidement les cas de tuberculose MR ayant des résistances supplémentaires, on peut leur prescrire rapidement les traitements de seconde intention qui leur conviennent. L’OMS indique que moins de 20 % des 480 000 patients atteints de tuberculose MR selon les estimations suivent actuellement un traitement adapté.
Le test MTBDRsI est aussi une condition préalable essentielle pour identifier les cas de tuberculose MR remplissant les conditions requises pour prendre le schéma thérapeutique plus court recommandé, tout en l’évitant pour les patients ayant des résistances aux médicaments de seconde intention (ce qui pourrait alimenter le développement de la tuberculose ultrarésistante (tuberculose UR).
«Nous espérons que le diagnostic plus rapide et le traitement plus court accéléreront la riposte mondiale à la tuberculose MR que nous attendons tous», a déclaré le Dr Karin Weyer, Coordonnatrice à l’OMS de l’Unité Laboratoires, diagnostic et résistance aux médicaments, dans le Programme mondial de lutte contre la tuberculose. «Les économies que nous anticipons avec la mise en place de ce schéma thérapeutique pourraient être réinvesties dans les services de lutte contre la tuberculose MR afin de pouvoir tester davantage de patients et de les mettre sous traitement.»
L’OMS travaille en étroite collaboration avec des partenaires techniques et financiers pour veiller à ce que les pays bénéficient de ressources et d’un appui suffisants pour adopter le test rapide et le schéma thérapeutique plus court et moins cher.
Données en bref
· On observe la résistance aux médicaments antituberculeux classiques dans la plupart des pays du monde. Alimentée par des traitements inadéquats, elle peut se propager par voie aérienne, d’une personne à l’autre, de la même manière que les bacilles tuberculeux sensibles.
· La tuberculose multirésistante (tuberculose MR) est due à des bacilles résistants au moins à l’isoniazide et à la rifampicine, les deux médicaments antituberculeux les plus efficaces. En se fondant sur les chiffres de 2014, dernière année pour laquelle on dispose de données, l’OMS estime que 5 % des cas de tuberculose ont contracté une forme multirésistante de la maladie. Cela représente chaque année 480 000 cas et 190 000 personnes qui en meurent.
· La tuberculose ultrarésistante (tuberculose UR) est une forme de tuberculoseÂÂÂ MR qui résiste également à une fluoroquinolone et à un des médicaments antituberculeux injectables de seconde intention (c’est-à-dire l’amikacine, la kanamycine ou la capréomycine). Environ 9 % des patients atteints de tuberculose MR développent une tuberculose UR, encore plus difficile à traiter.
· La Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose, adoptée par tous les États Membres de l’OMS, est un schéma directeur destiné aux pays pour qu’ils réduisent d’ici à 2030 de 80 % l’incidence de la tuberculose, de 90 % la mortalité due à cette maladie et fassent disparaître les dépenses catastrophiques à la charge des ménages affectés par la tuberculose.