10 Janvier 2017
|L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) analyse chaque année les données relatives à la consommation des antibiotiques en France. Les résultats présentés dans la nouvelle édition de son rapport montrent notamment que la consommation des antibiotiques repart à la hausse depuis 2010, et que la France reste parmi les pays européens où celle-ci est la plus élevée. Ce niveau élevé est très préoccupant car une utilisation non maîtrisée des antibiotiques est responsable du développement des résistances bactériennes. De surcroît, l’éventail des solutions de recours que constituent les antibiotiques dits « de réserve » s’appauvrit en raison de la diminution du nombre de substances antibiotiques disponibles et d’une innovation thérapeutique trop modeste.
La consommation d’antibiotiques a globalement diminué de 11,4 % entre 20 00 et 2015, mais elle est en hausse de 5,4 % depuis 2010.
Plusieurs points doivent être soulignés :
La consommation d’antibiotiques en ville représente 93 % de la consommation totale.
Elle se caractérise par :
À l’hôpital, la consommation d’antibiotiques représente 7 % de la consommation totale. Elle a peu évolué au cours de ces dernières années et se caractérise par:
En revanche, d’autres évolutions demeurent défavorables, comme la progression de l’usage des carbapénèmes.
En Europe, aucun changement majeur n’a été observé depuis 2000 dans la cartographie des consommations.
En ville, la France se situe en 2015 au 4ème rang et son niveau de consommation reste très supérieur à la moyenne européenne. A l’hôpital, cependant, la consommation française se rapproche de la moyenne européenne
Le travail d’analyse effectué par l’ANSM a pour but de contribuer au meilleur usage des antibiotiques.
L’objectif poursuivi ne doit pas seulement être quantitatif et aboutir à ce que la consommation française rejoigne la moyenne européenne. Une évolution qualitative de la consommation doit également être recherchée. Les prescriptions inadaptées, inutiles ou trop longues doivent être évitées. Le bon usage demeure ainsi plus que jamais une priorité.