altGENÈVE ¦ 3 mai 2013 — À l’occasion de la Journée de l’hygiène des mains (marquée chaque année le 5 mai), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) encourage les patients et les membres de leurs familles à se joindre aux agents de santé dans leurs efforts pour le respect d’une bonne hygiène des mains. Chaque année, des centaines de millions de patients dans le monde sont victimes d’infections associées aux soins de santé, qui provoquent des souffrances physiques et psychologiques importantes, entraînent parfois la mort et causent des pertes financières pour les systèmes de santé. Plus de la moitié de ces infections pourraient être évitées si les soignants se lavaient correctement les mains à certains moments essentiels des soins.

Les infections associées aux soins de santé surviennent en général après un contact entre le soignant et les patients, par transmission des germes présents sur les mains. Les plus courantes sont les infections des voies urinaires et des sites des interventions chirurgicales, les pneumonies et les septicémies. Sur 100 patients hospitalisés, au moins 7 dans les pays développés et 10 dans les pays en développement contractent une infection associée aux soins de santé. Dans les unités de soins intensifs, chez les patients vulnérables et dans un état critique, la proportion atteint environ 30 sur 100.

Le respect d’une bonne hygiène des mains pendant les soins en les frictionnant avec des produits hydro-alcooliques ou en les lavant à l’eau et au savon, si elles sont visiblement sales, réduit le risque infectieux.

« Les infections associées aux soins de santé représentent une charge majeure dans le monde entier et compromettent la sécurité et les soins des patients, explique Sir Liam Donaldson, envoyé spécial de l’OMS pour la Sécurité des patients et ancien  Médecin Chef pour l’Angleterre. J’exhorte les milieux de la santé et les communautés de patients à prendre des mesures fermes et décisives pour épargner des vies et éviter les méfaits de ces infections. »

Plus de 15 700 établissements de santé comptant plus de 9 millions d’agents de santé dans 168 pays ont enregistré leur engagement pour une bonne hygiène des mains dans le cadre de la campagne mondiale de l’OMS : « POUR SAUVER DES VIES : l’hygiène des mains ». Cette campagne se poursuit depuis 2009 et 12 nouveaux pays ont joint le mouvement depuis l’année dernière.

Selon le programme de l’OMS « Un Soin propre est un Soin plus sûr », lorsqu’on travaille avec des patients, il y a cinq indications essentielles à la pratique de l’hygiène des mains, de préférence en utilisant un produit hydro-alcoolique ou en lavant les mains à l’eau et au savon si elles sont visiblement sales. Ces cinq indications sont les suivantes :

  1. avant le contact avec un patient
  2. avant le geste propre et aseptique (par exemple l’insertion de dispositifs comme des cathéters)
  3. après le risque d’exposition à un liquide biologique
  4. après le contact avec un patient
  5. après le contact avec l’environnement d’un patient.


La sensibilisation du public et la participation des patients sont essentielles pour renforcer les occasions de développer la sécurité des patients. De nombreux établissements de santé informent les patients et leurs familles et les encouragent à participer à l’hygiène des mains. Selon une nouvelle enquête menée par l’OMS et son centre collaborateur pour la sécurité des patients, les Hôpitaux Universitaires de Genève, la participation est considérée comme une stratégie utile pour améliorer l’hygiène des mains et créer un climat positif pour la sécurité des patients dans les établissements la mettant en œuvre.

« La participation des patients peut être un puissant outil pour obtenir des améliorations des soins de santé, reconnaît le Dr Benedetta Allegranzi, chef d’équipe à l’OMS pour le programme « Un Soin propre est un Soin plus sûr ». Bien que la capacité des patients à s’impliquer soit variable selon les cultures et les situations, les membres de la famille aident souvent à dispenser les soins et font partie des meilleurs défenseurs de ceux qu’ils aiment. Cela fait d’eux de précieux alliés dans ce processus. »

Les patients et leurs familles peuvent participer en :


« Pour réussir, les activités visant à autonomiser les patients doivent veiller à l’adhésion des agents de santé et au respect de la culture locale », recommande le Professeur Didier Pittet, conseiller principal du programme OMS « un Soin propre est un Soin plus sûr » et chef du département des maladies infectieuses aux Hôpitaux Universitaires de Genève.

Le 5 mai de cette année et autour de cette date, l’OMS invite aussi les établissements de santé à prendre des mesures pour surveiller la pratique de l’hygiène des mains et assurer le retour de l’information auprès des agents de santé. Ce sont là des éléments essentiels pour des stratégies fructueuses de réduction des infections associées aux soins de santé.