| 15 Novembre 2019
 Alors que, depuis 2017, l’Europe exhorte la France à se mettre en  conformité avec le droit communautaire, le Conseil d’Etat lève  l’interdiction de publicité pour les professionnels de santé. Dans sa  décision rendue le 6 novembre, il considère cette interdiction comme  non-conforme au principe de libre concurrence et invalide la position de  la ministre des solidarités et de la santé. Un tournant décisif pour  les médecins et les dentistes, qui pourront désormais se battre à armes  égales face à leurs homologues européens.
Alors que, depuis 2017, l’Europe exhorte la France à se mettre en  conformité avec le droit communautaire, le Conseil d’Etat lève  l’interdiction de publicité pour les professionnels de santé. Dans sa  décision rendue le 6 novembre, il considère cette interdiction comme  non-conforme au principe de libre concurrence et invalide la position de  la ministre des solidarités et de la santé. Un tournant décisif pour  les médecins et les dentistes, qui pourront désormais se battre à armes  égales face à leurs homologues européens.
Fin de la concurrence déloyale et d’un système hypocrite
 
 "C’est  un vent de liberté qui s’ouvre pour les médecins et les professionnels  du secteur bucco-dentaire. Par sa décision, le Conseil d’Etat vient de  mettre fin à 70 ans d’arbitraire et d’hypocrisie."
 
 Pour  Fabrice Di Vizio, avocat spécialisé dans les questions de santé, la  décision du Conseil d’Etat signe une réelle victoire. Depuis plus de dix  ans, il mène un combat pour la reconnaissance de l’illégalité des  dispositifs français en matière de publicité. "Il n’est pas question  d’autoriser tout et n’importe quoi ou de supprimer toute  réglementation. Mais la publicité procède de la connaissance, d’autant  plus à l’heure des réseaux sociaux et des outils modernes de  communication. En Italie, cette question est réglée depuis longtemps et  la médecine ne s’est pas effondrée pour autant".
 
 L’illégalité des textes français reconnue
 
 Le cabinet d’avocat franco-italien n’a ainsi pas hésité, en 2016, à  saisir la Commission Européenne, qui a engagé une procédure d’infraction  à l’encontre de la France. Mais depuis, rien n’avait bougé, mis à part  la vague promesse de la Ministre de la Santé de faire évoluer le code de  la santé publique. Pendant ce temps, certains médecins continuaient de  voir leurs carrières détruites, risquant jusqu’à la radiation pour un  simple article dans un journal ou la mention d’un diplôme sur leur site  internet.
 
 "Dernièrement, j’ai défendu le cas d’un médecin  de haute montagne, accusé d’avoir installé un panneau trop grand pour  indiquer l’emplacement de son cabinet. Il a écopé d'une suspension de  plusieurs mois", explique maître di Vizio.
 
 Des demandes d’indemnités à l’Etat
 
 Afin de mettre l’Etat Français face à ses obligations, le cabinet  d’avocat a finalement décidé de saisir le Conseil d’Etat le 30 avril  2018.
 
 Le 6 novembre 2019, le Conseil d’Etat lui donne gain de  cause, invalidant la décision implicite de la ministre de la Justice de  ne pas abroger le Code santé publique. Le Conseil d’Etat requiert  également le versement d’indemnités, à hauteur de 3000 euros, pour les  deux requérants mis en cause par l’Ordre des médecins dont le dossier  faisait l’objet de la saisine.
 
 Une décision capitale, qui rend  illégales les centaines de sanctions antérieures prononcées par l’Ordre  des médecins sous le motif d’interdiction de publicité. Dans la  continuité de l’arrêt du Conseil d’Etat, Maître di Vizio va désormais  poursuivre l’Etat et réclamer des dommages et intérêts pour tous les  praticiens sanctionnés à tort.









