Réforme des laboratoires : Patrick Lepreux, Président du Syndicat Bioprat dénonce l'autre scandale politico-financier
				
							
								
					
				
							
								
					
				
					
						
		| 10 Avril 2013
Alors  que l’actualité dévoile entre autres les collusions  entre certains  politiques et les structures sanitaires, la reforme de  la biologie  apparait aujourd’hui, comme un exemple même de cette  collusion selon  Patrick Lepreux, Président du Syndicat des Biologistes  Praticiens  Bioprat. Mettre en vente une profession de santé qui  satisfaisait  jusque-là patients et praticiens et la placer sous le  contrôle d'un  organisme issu du monde industriel, révèle l'influence du  monde de la  finance sur l'élaboration de cette réforme.
 Le   mercredi 10 avril 2013, la proposition de loi portant réforme de la   biologie médicale sera examinée par sept Députés et sept Sénateurs, en   commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les   dispositions restant en discussion.
 
 À  cette occasion, et malgré  l’arrêt de sa grève de la faim, Patrick  Lepreux, Président du Syndicat  des Biologistes Praticiens, rappelle les  dangers de cette réforme et  dénonce le  discours faussé des députés et  sénateurs.
 
 En effet,  derrière le  paravent de la qualité et de l’harmonisation européenne, ils  prétendent  éviter la financiarisation du secteur alors qu’ils le  conduisent, en  toute conscience, à celle-ci.
 
 Alors que  les deux  tiers des biologistes rejettent l’accréditation (sondage CSA  2011) et  que les grands groupes financiers de laboratoires  l’approuvent, les élus  reçoivent les lobbys de groupes financiers qui  convoitent la profession  et refusent tout dialogue avec le Syndicat des  Biologistes Praticiens,  malgré des centaines de courriers d’alerte  envoyées.
 
 À l’heure  des scandales  politico-financiers, le Syndicat des Biologistes  Praticiens dénonce  d’autant plus, le danger de la financiarisation d’une  profession de  santé qui n’a jusqu’ici, jamais posé de problèmes, et qui  représente  moins de  3% du budget de l’assurance maladie.
 
 Depuis  30 ans, la biologie médicale s’astreint à des contrôles de  qualité  obligatoires dont les taux de réussite sont à plus  de 90%,  qui, en cas  de résultats notoirement faussés, entrainent immédiatement  une  inspection des contrôles de santé ; révélant ainsi une amélioration  de  la qualité et des performances.
 
 Cette proposition de loi imposant  la mise en place de normes définies  au travers de l’accréditation n’est  pas un moyen d’améliorer la qualité  et les soins, c’est le moyen de  vendre la profession aux lobbys des  groupes financiers.
 
 Les politiques ne sont pas dupes.
 
 Dans  les faits, cette proposition de loi impose aux  laboratoires d’analyses  médicales, des contraintes dont le montant est  évalué à 175 000 euros  par an et par laboratoire, ne laissant d'autre  choix aux biologistes que  de vendre à des groupes financiers.
 
 Depuis la promulgation de l'ordonnance (en janvier 2010), 35  % de la profession est passée dans les mains des financiers.
 
 C’est  alors une catastrophe pour la profession et pour la  qualité des soins:  les laboratoires rachetés ne sont plus que de  simples centres de  prélèvement, la plus grande partie du personnel est  licenciée et les  biologistes qualifiés sont désormais absents des  sites.
 
 Quant aux  prélèvements, ils sont  destinés à être transportés par livreur jusqu'à  des usines à analyses  souvent très éloignées, où ils seront traités  parmi des milliers  d’autres tubes, ce qui multiplie le risque d’erreurs.
 
 En plus des menaces sur l’emploi, ces nouvelles structures présentent trois grands dangers pour le patient :
 
 - La déshumanisation avec un patient réduit au statut de code-barres sur de simples tubes
 
 - La dégradation des prélèvements durant le transport
 
 - L'incapacité de la biologie de faire face à des  demandes d'analyses  urgentes, mettant gravement en danger la santé du  patient dont le  diagnostic dépend de ces analyses.
 
 Le Syndicat des  Biologistes Praticiens demande  solennellement au gouvernement de revoir  son nouveau projet afin de  renouer avec le respect du patient et de la  profession, conformément  aux convictions qu’il n’a cessé de défendre  lorsqu’il était dans  l’opposition.
 
 Il demande également des   amendements visant à rendre l’accréditation facultative en la remplaçant   par des formations professionnelles, sur le modèle de ce qui se   pratique déjà pour d'autres professions de santé.
 
 Il insiste  enfin sur l’importance de laisser les laboratoires  collaborer entre eux,  en autorisant les contrats de collaboration entre  laboratoires afin de  leur permettre de réaliser des analyses moins  fréquentes, tout en  effectuant toujours sur place les analyses  essentielles.
 
 Ces deux  mesures simples  permettraient aux laboratoires et à la santé de  proximité de subsister,  dans une optique de qualité, de préservation de  la santé publique et  de sa défense face aux structures industrielles.
 
 
 Pour plus d’informations : www.bioprat.com






