Mardi 27 janvier prochain, François Rebsamen, Ministre du Travail et de l'Emploi, annoncera les nouveaux chiffres officiels du chômage pour le mois de décembre, clôturant ainsi l'année 2014. Un bilan qui s'annonce inquiétant et rappellera aux Français, encore anesthésiés par les attentats tragiques et ses suites, les difficultés économiques d'un pays miné par un chômage devenu endémique qui va approcher la barre des 5,5 millions de chômeurs, toutes catégories confondues. Derrière cette annonce officielle de chiffres, c'est un problème humain et sanitaire grave et négligé par la société et les politique publiques que le Pr. Michel Debout* met en évidence dans un livre "Le traumatisme du chômage" qui vient de paraitre aux Editions de l'Atelier.

Le chômage, par ses effets sur la santé, ne peut plus être considéré comme une seule variable économique et d'ajustement. Michel Debout pointe les risques psychiques et physiques du licenciement. Il expose très concrètement ce que vit un chômeur au quotidien selon les circonstances de son licenciement : de l'élément déclenchant, en passant par la dégradation progressive du chômeur dans sa propre estime, à l'évolution de sa relation au monde extérieure. Il décrit les différents risques, notamment addictifs, et de tomber dans la spirale d'une dégradation globale de la santé. Comme l'heure n'est plus seulement à décrire et dénoncer les conséquences de cette situation injuste et intolérable, Michel Debout propose des mesures à prendre d'urgence pour combattre les méfaits du chômage de masse, prévenir la santé des chômeurs et favoriser leur retour à l'emploi. Parmi ses propositions figurent notamment :

  • comme aucune instance sanitaire n'a l'obligation ni la responsabilité de s'intéresser aux devenirs de la santé des chômeurs, il propose et détaille comment et pourquoi constituer une médecine préventive pour tous et à toutes les étapes de la vie ;
  • propose que soit reconnu le préjudice d'anxiété pour souligner que le chômage n'est pas seulement un fléau économique mais une épreuve humaine qui doit mobiliser toute la société ;
  • qu'on interdise le harcèlement financier pour stopper les méthodes harcelantes des sociétés mandatées par les banques pour récupérer leur argent auprès de chômeurs surendettés ;
  • qu'on dote la Cour pénale Internationale d'une Chambre spécialisée contre la criminalité économique et financière pour reconnaître que les crimes financiers provoquent des méfaits sociaux et humains.

 

"Le traumatisme du chômage", Michel Debout, Les Editions de l'Atelier, 2015 (96 pages - 12 euros).

* Médecin psychiatre, professeur de Médecine légale et de droit à la santé au CHU de Saint Etienne,

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