altBagdad / Genève (CICR) – La récente extension du conflit en Irak touche un nombre toujours plus grand de personnes, qui se comptent par centaines de milliers. Les provinces d'Anbar, de Ninive, de Salaheddine, de Diyala, et de Kirkouk ont été en butte à des attaques importantes, ce qui a contraint toujours plus de personnes à abandonner leurs maisons pour trouver refuge dans des zones plus sûres. Cela vient s’ajouter aux deux millions de personnes déplacées l’an dernier. Dans ces provinces, les habitants n’ont pratiquement pas accès aux services de base, et les secours essentiels ne leur parviennent que très irrégulièrement.

« Les déplacés ont survécu de justesse à l'hiver rigoureux », explique Patrick Youssef, chef de la délégation du CICR en Irak. « La plupart d'entre eux n’ont pas l’intention de rentrer chez eux. Ceux qui reviennent, retrouvent leurs maisons gravement endommagées et les systèmes d’approvisionnement en eau et électricité complètement saccagés. Les hôpitaux sont endommagés ou fonctionnent bien en dessous de leur capacité habituelle. Les munitions non explosées, dispersées partout dans les zones où les combats sont particulièrement intenses, constituent une menace majeure. »

Répondre aux besoins humanitaires

L'extension du conflit aux zones peuplées le long du Tigre et de l’Euphrate créera des besoins humanitaires toujours plus grands. Si les grandes villes comme Mossoul sont de nouveau prises sous le feu, des milliers de personnes seront amenées à fuir. Les conditions de sécurité sont si incertaines que de nombreuses zones restent inaccessibles aux organisations humanitaires, et bon nombre de personnes particulièrement vulnérables ne recevront aucune aide.

Le CICR rappelle à toutes les parties au conflit qu’elles doivent prendre toutes les précautions nécessaires pour réduire au minimum les pertes en vies civiles et les dommages à des biens civils, traiter les détenus avec dignité, faciliter l'accès aux soins de santé pour tous, et s’assurer que le personnel médical peut travailler et que les hôpitaux fonctionnent sans entrave. Les travailleurs humanitaires doivent être autorisés à atteindre en toute sécurité les personnes qui ont besoin d'aide, et toutes les mesures possibles doivent être prises pour protéger les personnes contre les attaques et éviter les déplacements.

Activités du CICR

En dépit des difficultés d'accès, le CICR s’efforce d’aider les personnes déplacées en Irak, ainsi que les communautés qui les accueillent : depuis le début de l'année, plus de 300 000 personnes ont reçu une assistance de base. Plusieurs opérations de secours ont été menées à travers les lignes de front pour acheminer des vivres, de l'eau, et d'autres articles de première nécessité aux personnes, et des secours médicaux vitaux aux blessés et aux malades.

Depuis le début de l’année, le CICR a :
  • distribué des rations alimentaires pour un mois et d'autres secours essentiels pour plus de 130 000 personnes déplacées dans 12 provinces, dans des endroits tels que Baquba, Ramadi, Isshaqi, Dejail, Hibhib, Al Musayyib Haskare, Kirkouk, Zummar, Qara Tapa, Mandili, Suleiman Beg, Penjwin et Dohouk, et plus de 35 000 personnes ont reçu des couvertures et des vêtements d'hiver pour résister au grand froid ;
  • fourni des secours médicaux et chirurgicaux urgents en quantité suffisante à 12 centres de soins de santé pour traiter plus de 33 000 personnes (acheminé des secours médicaux urgents depuis les environs d’Erbil à Kirkouk lorsque la ville a été attaquée le 30 janvier, par exemple) ;
  • achevé les réparations de base des systèmes d’approvisionnement en eau et électricité de l'hôpital de Fallouja pour assurer le bon fonctionnement du principal centre médical de cette ville dévastée ;
  • traité plus de 2 600 personnes handicapées dans son centre de réadaptation physique d'Erbil, et soutenu huit autres centres en Irak ;
  • organisé quatre séances de formation pour 110 agents de santé des provinces de Diyala et Bagdad pour renforcer leur compétences en premiers secours ;
  • continué à livrer de l’eau par camion pour les personnes déplacées, et réparé ou rénové neuf points d’eau – dont certains venaient d’être installés - dans six provinces, dans les villes de Saqlawiyah, Medina Siyahya, Rasheed, Kirkouk, Khanaqin et Jabla, qui bénéficient à plus de 130 000 personnes ;
  • visité huit prisons où plus de 2 300 personnes sont détenues, informé les familles – en passant plus de 4 000 appels téléphoniques - des procédures pour rendre visite à leurs proches dans les prisons, et transmis des messages écrits entre les détenus et leurs familles ;
  • facilité l'échange, entre l'Iran et l'Irak, de restes identifiés de 46 soldats iraniens et de trois soldats irakiens ;
  • apporté une expertise pour créer le comité national irakien du droit international humanitaire afin d’améliorer la promotion et la mise en œuvre de cette branche du droit ;
  • mené périodiquement des séances d'information sur le droit humanitaire et les principes humanitaires pour des communautés, bénéficiaires, forces armées et forces de sécurité de l'Irak et de la région du Kurdistan.

Le CICR a des bureaux en Irak à Bagdad, Basra, Dohouk, Erbil, Kirkouk, Khanaqin, Najaf, Ramadi et Soulaimaniyah.

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