altJuba / Genève (CICR) – Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se dit très préoccupé par la mort de plus d'une douzaine de personnes au Soudan du Sud suite aux affrontements qui ont forcé les médecins et le personnel infirmier à évacuer un hôpital alors même que des interventions chirurgicales compliquées étaient en cours.

Dans la matinée du dimanche 5 juillet, un hôpital de l'État du Haut Nil, soutenu par une équipe chirurgicale du CICR, a été pris entre des tirs violents à Kodok, faisant deux morts, dont un patient et 11 blessés. L'hôpital a subi des dommages matériels.

En raison des combats qui faisaient rage aux abords de l’hôpital, les médecins et le personnel infirmier ont quitté l'hôpital dimanche. Depuis lors, et en l'absence de chirurgiens, 11 autres patients sont morts. Quarante personnes, blessées principalement lors des affrontements, sont arrivées à l'hôpital et nécessitent une prise en charge urgente.

« Vu le sentiment général d’insécurité qui prévaut dans certaines parties de l'État du Haut Nil, nous avons suspendu temporairement notre mission médicale à Kodok. Notre équipe chirurgicale mobile ne pourra revenir tant que la sécurité ne se sera pas améliorée », déclare Franz Rauchenstein, chef de la délégation du CICR au Soudan du Sud. Une équipe de huit personnes, dont cinq médecins et du personnel infirmier, a été temporairement transférée dans la capitale, Juba.

Les quelque 70 patients qui étaient traités à l'hôpital de Kodok avant les combats ne reçoivent plus que le strict minimum de soins. L'hôpital dessert normalement plusieurs dizaines de milliers de personnes, avec 500 à 700 consultations par semaine.

M. Konrad Bark, un délégué du CICR qui a travaillé à Kodok, explique que le personnel de santé, tant national qu’international, a été contraint de quitter l'hôpital du fait de l’insécurité alors même que le nombre de patients admis à l’hôpital ne cesse de croître.

« L'hôpital ne dispose pratiquement plus de personnel qualifié pour dispenser des soins de qualité à ceux qui en ont cruellement besoin. La situation, déjà précaire, s’est malheureusement encore détériorée à la suite de cet incident », indique Bark.

Les structures sanitaires ont été endommagées à maintes reprises et dans nombre de villes et villages du pays, blessant ou tuant hélas quelquefois du personnel de santé et des patients. En raison de la poursuite du conflit en cours au Soudan du Sud, il importe qu’un meilleur respect et qu’une meilleure protection de la mission médicale soient assurés par toutes les parties impliquées dans le conflit.

Le CICR continue de rappeler à toutes les parties au conflit les précautions qu’elles doivent prendre dans la conduite des opérations militaires afin de réduire au minimum les pertes en vies civiles, les blessures aux civils et les dommages à des biens civils. Le CICR rappelle aussi à toutes les parties au conflit leur obligation de respecter et de protéger le personnel de santé et les structures sanitaires.

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