altChristopher Connell - 19 juillet 2018 - On peut apprendre beaucoup de choses en regardant une carte. Et regarder la carte du monde établie par une nouvelle organisation de santé publique pourrait sauver beaucoup de vies la prochaine fois qu’une épidémie menacera de franchir des frontières et les océans.

Les pays y sont coloriés en fonction de leur degré d’état de préparation face à la perspective d’une épidémie et sont évalués à l’aune de normes fixées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En cliquant sur la carte affichée sur le site Prevent Epidemics*, on trouve des informations pertinentes ainsi que des suggestions pour combler les lacunes. Particuliers, dirigeants ou équipes de santé publique, tous ont accès à ces données.

Carte de l’Afrique en couleur, avec le code des couleurs (Département d’État/J. Maruszewski)

Une section de la carte du site PreventEpidemics.org, visible dans sa totalité sur le site. (Département d’État/J. Maruszewski)

Financé par des organisations philanthropiques, le site Prevent Epidemics s’inscrit dans le prolongement du Programme mondial pour la sécurité sanitaire (Global Health Security Agenda, GHSA) que des dizaines de pays ont adopté en 2014.

Il utilise un outil de l’OMS qui évalue dans quelle mesure les pays sont prêts à détecter des épidémies potentielles et à prévenir leur propagation, qu’il s’agisse du virus Ebola, du Zika, de la grippe, de la grippe aviaire, du choléra, de la fièvre jaune ou de la rougeole.

Des évaluations externes ont été réalisées dans 76 pays, et d’autres sont en cours ailleurs. Neuf pays seulement, indiqués en vert sur la carte, sont considérés comme étant relativement bien préparés : Arménie, Australie, Belgique, Corée du Sud, Émirats arabes unis, États-Unis, Finlande, Oman et Slovénie.

Mais eux aussi peuvent encore améliorer leurs résultats, note le docteur Thomas Frieden, ancien directeur des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Il est aujourd’hui à la tête de l’organisation Resolve to Save Lives*, à l’origine de l’initiative Prevent Epidemics. Lancée en septembre 2017, cette organisation a vu le jour grâce à un financement de 225 millions de dollars provenant du groupe Bloomberg Philanthropies, de l’initiative Chan Zuckerberg et de la fondation Bill et Melinda Gates.

Depuis l’épidémie d’Ebola qui a frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014, «le monde a fait d’énormes progrès en matière d’évaluation des lacunes dans la prévention des épidémies, mais il est loin d’avoir fait les progrès nécessaires pour combler ces lacunes», a déclaré le docteur Frieden lors de l’Aspen Ideas Festival*, un grand rassemblement annuel de leaders et de penseurs du monde entier et de milliers de participants.

Les évaluations externes, qui sont volontaires, produisent des quantités de données organisées ensuite dans des tableaux et des feuilles de calcul. La carte réalisée démystifie les scores et indique en langage clair les points sur lesquels les pays doivent encore travailler, explique Amanda McClelland, vice-présidente principale de Prevent Epidemics.

Quinze pays, indiqués en rouge, ont obtenu une note inférieure à 40 sur une échelle de 100 points : on considère donc qu’ils ne sont pas prêts. Quarante et un, en jaune, ont obtenu un score compris entre 40 et 79, tandis que les neuf pays en vert ont reçu au moins 80 points. La plupart des pays en jaune se trouvent en Afrique et en Asie, encore que certains dans ces endroits soient bien placés pour rejoindre le groupe des pays coloriés en vert, ajoute Mme McClelland. (Onze autres pays ont été évalués, mais leur note n’a pas encore été affichée.) Avec les informations qu’elle contient, la carte attire l’attention sur les moyens d’améliorer son score.

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