| 18 Septembre 2019
 Selon  une nouvelle recherche de la Cass Business School (City University of  London), la technologie mobile modifie la façon de percevoir le monde  extérieur par les utilisateurs de portables en fonction de la durée de  charge de la batterie de leur smartphone et la possibilité de le  recharger.
Selon  une nouvelle recherche de la Cass Business School (City University of  London), la technologie mobile modifie la façon de percevoir le monde  extérieur par les utilisateurs de portables en fonction de la durée de  charge de la batterie de leur smartphone et la possibilité de le  recharger. 
 Les  chercheurs affirment que les icônes de batterie sur les téléphones  mobiles définissent aujourd’hui la manière dont ses utilisateurs  perçoivent le temps et l'espace. L’étude démontre parallèlement comment  les pratiques de conservation de la charge façonnent l’identité des  propriétaires.  Pour  arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les habitudes des  Londoniens lors de leurs déplacements quotidiens dans le métro et ont  constaté que ces derniers évaluaient leur trajet en termes de temps et  de distance entre les points de recharge de leur téléphone mobile.  "Les  gens ne pensent plus à leur trajet en terme de nombre de kilomètres ou  d’arrêts de métro. Ils pensent qu'il ne leur reste que 50 % de la  batterie pour arriver à la destination finale", constate Thomas  Robinson, l'auteur principal de l'étude et le maître de conférence en  marketing à Cass Business School. "Au  cours des divers entretiens, les participants à l’étude ont évoqué à  quel point, l’indicateur d’une batterie chargée à 100 % leur procurait  une sensation de bonheur, en leur donnant l'impression qu'ils pouvaient  aller n'importe où, ou faire tout ce qu’ils voulaient. Cependant, un  appareil mobile chargé moins que la moitié provoquait chez eux des  sentiments d'anxiété et d'inconfort très prononcés", ajoute Thomas  Robinson. L'un  des participants à l'étude a décrit l'expérience qu'il a vécu en  regardant l'icône de sa batterie tout au long de la journée : «Super,  ma batterie, elle est pleine, je suis prêt pour la journée» ; «Avec  une batterie à moitié chargée, je suis un peu stressé» ; « La batterie  est descendue à moins 30 % et cela ne m'amuse plus du tout".  Comme  les téléphones mobiles sont désormais bien plus que de simples moyens  de communication - ce sont des cartes pour se repérer dans la ville, des  portefeuilles, des moyens de divertissement, des agendas, des accès à  des services de banque, des compteurs de pas – la charge des icônes de  batterie est désormais très étroitement liée à de nombreuses activités  sociales et économiques des individus.  Le smartphone définit l’identité  La  gestion des niveaux de batterie structure les activités quotidiennes  des gens – que ce soit une dispute pour savoir qui peut recharger son  appareil à côté du lit, ou une décision quant à l'endroit où faire ses  courses afin d'accéder à une borne de recharge de téléphone la plus  proche.  L'étude  a révélé que cette «dépendance aux téléphones» signifie que les  individus construisent leur identité et leurs relations avec d’autres  personnes à travers la possibilité de maintenir leur batterie de  portable pleine.  Les  personnes interrogées qui surveillent leur batterie et prennent des  mesures pour maintenir le niveau de sa charge élevé s'identifient eux  même comme : "maniaques et obsédés", "planificateurs" et "compulsifs".  Les  personnes qui laissent régulièrement leur batterie de téléphone se  vider ont été désignées comme "désorganisés" et "négligents".  "Nous  avons constaté que les gens qui laissent leur téléphone se décharger  sont considérés par les autres comme déconnectés de la norme sociale et  donc incapables d’être des membres utiles de la société ", souligne  Thomas Robinson de la Cass Business School. "Les  téléphones portables sont devenus un tel point névralgique de tout ce  que nous faisons qu'une incapacité à gérer efficacement l'autonomie de  la batterie devient le symbole d'une incapacité à gérer sa vie»,  conclue le chercheur.  L’article  «Portable Technology and Multi-Domain Energy Consumption» sera  prochainement publié dans la revue «Marketing Theory». 









