alt8 mars 2012 | Genève – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) présente aujourd’hui un nouvel ouvrage, intitulé The evolving threat of antimicrobial resistance - Options for action, qui rend compte des mesures prises pour freiner la pharmacorésistance et préserver l’efficacité des médicaments contre de nombreuses maladies infectieuses. L’action menée, entre autres, par les pouvoirs publics, les établissements de santé et les prestataires s’appuie sur les recommandations qui figurent dans la Stratégie mondiale OMS pour la maîtrise de la résistance aux antimicrobiens, de 2001.

Depuis plusieurs décennies, on met au point des médicaments efficaces contre des maladies telles que la tuberculose, le paludisme, l’infection à VIH, la grippe et de nombreuses infections bactériennes mais, à un moment ou un autre, la pharmacorésistante risque de rendre tous ces médicaments inefficaces. La résistance aux antimicrobiens est aujourd’hui une menace pour la santé partout dans le monde et il faut souligner que ce risque existe pour la quasi‑totalité des antibiotiques mis au point à ce jour.

En raison des pharmacorésistances, le traitement de beaucoup d’infections courantes est devenu plus difficile et plus coûteux, les traitements efficaces sont administrés plus tardivement ou, dans les cas les plus graves, plus aucun traitement n’est efficace.

Selon le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, le Dr Margaret Chan, « il n’y a presque plus aucun nouvel antibiotique de remplacement à l’horizon. Mais il y a beaucoup d’autres moyens d’agir ». « Par exemple, prescrire des antibiotiques de façon appropriée et à bon escient, bien suivre le traitement, n’utiliser des antibiotiques dans la filière agroalimentaire qu’à des fins thérapeutiques et s’attaquer au problème des médicaments contrefaits et de qualité inférieure ».

La pharmacorésistance entraîne une aggravation des maladies, qui durent aussi plus longtemps, un risque accru de complications et une augmentation des taux de mortalité. Le renforcement des résistances aux antibiotiques sont à l’origine d’une lourde charge de morbidité, en particulier dans les pays en développement.

Voici quelques exemples, présentés dans l’ouvrage, des stratégies et des mesures appliquées avec succès :

  • En Thaïlande, un programme « pour un usage intelligent des antibiotiques » a permis de réduire à la fois la prescription et la demande d’antibiotiques, de la part des prescripteurs et de la part des patients. Le recours aux antibiotiques a baissé de 18 % à 46 % et 97 % des patients ciblés ont guéri ou ont vu leur état s’améliorer qu’ils aient pris ou non des antibiotiques.
  • Au Viet Nam, un programme englobant le contrôle des médicaments délivrés uniquement sur ordonnance, la formation aux lignes directrices pour les traitements que les pharmaciens sont autorités à délivrer sans prescription médicale et des réunions de spécialistes travaillant dans des pharmacies a permis de faire considérablement baisser la délivrance d’antibiotiques en cas d’infection respiratoire aiguë.
  • En Norvège, l’introduction de vaccins efficaces pour le saumon et la truite d’élevage et une meilleure gestion de la santé des poissons ont permis de réduire le recours aux antimicrobiens dans le poisson d’élevage de 98 % entre 1987 et 2004.
  • Depuis que la Faculté de Médecine de l’Université de Zambie a révisé son programme d’études de premier cycle en 2010, la résistance aux antimicrobiens et l’usage rationnel des médicaments y occupent une place importante. Il s’agit pour les diplômés de commencer leur pratique clinique en ayant les compétences et l’attitude voulues pour être efficaces et défendre avec conviction la nécessité de lutter contre la résistance aux antimicrobiens.


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