Écrit par ANSM			
				
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				25 Février 2013			
			
				
		
				
				
		
En France, le 
déclenchement  artificiel du travail à partir de 
37 semaines d’aménorrhée peut être  envisagé pour indication médicale ou non médicale dans certaines  conditions et dans le respect des règles de bon usage des spécialités   qui ont démontré un rapport bénéfice/risque favorable dans cette  indication. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits  de santé (ANSM) met en garde les professionnels de santé des 
risques  liés à une 
utilisation hors AMM de spécialités qui n’ont 
pas  d’indication prévue 
dans le 
déclenchement artificiel du travail.
Dans  le déclenchement de  l’accouchement à partir de 37 semaines  d’aménorrhée, le recours à des  spécialités non autorisées, quelle que  soit la voie d’administration,  fait courir des risques graves à la mère  et à l’enfant. En effet, des  effets indésirables graves ont été  rapportés avec une utilisation de  Cytotec dans le déclenchement du  travail comme la survenue de rupture  utérine, d’hémorragies ou  d’anomalies du rythme cardiaque fœtal.
Le Cytotec (misoprostol) a  obtenu en France une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en 1986.  Cette spécialité est actuellement indiquée dans le traitement de  l’ulcère gastrique ou duodénal évolutif, des lésions gastro-duodénales  induites par les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou à titre  préventif des lésions gastriques et duodénales et des complications  graves induites par les AINS.
L’ANSM a pris connaissance d’un  usage hors AMM de Cytotec en obstétrique pour déclencher l’accouchement  à partir de 37 semaines d’aménorrhée. Or, à ce jour il n’y pas de  données de sécurité d’emploi qui présagent d’un rapport bénéfice/risque  favorable du Cytotec dans cette indication (déclenchement de  l’accouchement), quelle que soit la voie d’administration. Cette  utilisation hors AMM peut entraîner des effets indésirables graves pour  la mère et l’enfant.
L’ANSM rappelle qu’en France,  la Haute autorité de santé (HAS) a publié en avril 2008 des  recommandations professionnelles qui rappellent les conditions qui  permettent un déclenchement artificiel du travail, que ce soit pour une  indication médicale ou non médicale, et les méthodes utilisées pour ce  déclenchement. Parmi ces méthodes figurent le décollement des membranes  et le recours à des spécialités (contenant du dinoprostone) approuvées  dans cette indication. A ce jour, le misoprostol n’a pas d’autorisation  de mise sur le marché pour le déclenchement artificiel du travail.
A noter qu’en octobre 2005, à  la suite de cas mortels survenus aux Etats-Unis dans une utilisation  hors AMM du misoprostol par voie vaginale dans l’interruption volontaire  de grossesse (IVG), l’ANSM avait adressé aux prescripteurs une  information pour rappeler les conditions d’utilisation et les règles de  bon usage de l’association mifépristone/misoprostol dans l’interruption  volontaire de grossesse.
L’ANSM rappelle que tout effet  indésirable doit être rapporté au Centre Régional de Pharmacovigilance  (CRPV) dont les coordonnées sont disponibles sur le site internet de  l’ANSM : www.ansm.sante.fr et que les patientes peuvent désormais  signaler les effets indésirables elles-mêmes, ainsi que les associations  de patients agréées .
Nota  Bene : cette mise en garde s’applique également au Gymiso® qui ne doit  pas être utilisé dans le déclenchement artificiel du travail.
Lire aussi
- IVG médicamenteuse : rappel des   conditions d'utilisation de la mifépristone et du misoprostol : Lettre   aux professionnels de santé  (18/10/2005)
- Déclenchement artificiel du  travail à partir de 37 semaines d’aménorrhée - Recommandations  professionnelles de la HAS  (Avril 2008)
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