GENÈVE – Grâce principalement à un meilleur accès aux traitements antirétroviraux, de nombreux enfants survivent désormais à l’infection à VIH et atteignent l’âge de l’adolescence. Mais, selon une étude  publiée dans le numéro du Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé de ce mois-ci, les services en mesure de répondre à leurs besoins spécifiques font cruellement défaut.

Des données démographiques d’Afrique australe montrent que, pour l’infection à VIH chez l’enfant, la pyramide des âges évolue car les enfants qui ont contracté l’infection à la naissance, au moment du pic de l’épidémie chez les adultes au cours des années 1990, sont maintenant adolescents. La proportion d’enfants plus âgés et d’adolescents infectés augmente et la charge qu’ils représentent pourraient à l’avenir égaler ou dépasser celle des nourrissons et des jeunes enfants alors que les traitements antirétroviraux et les programmes destinés à prévenir la transmission mère-enfant sont désormais disponibles plus largement. Des recherches menées au Zimbabwe ont révélé de grandes lacunes dans les services destinés aux adolescents.

Selon le Dr Rashida Ferrand, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, (Royaume-Uni), co-auteur de l’étude, « les adolescents ont des besoins très spécifiques en ce qui concerne la prise en charge de l’infection à VIH et l’accompagnement ». « Dans le cadre de notre étude, le personnel médical a signalé que 56 % des adolescents infectés par le VIH connaissaient des problèmes affectifs et psychologiques, notamment qu’ils avaient une image négative d’eux-mêmes et qu’ils se sentaient stigmatisés s’ils devaient révéler leur statut vis-à-vis du VIH », a-t-elle ajouté.

« Les adolescents ont besoin de services adaptés, notamment de conseils et de soutien social, afin de prendre leur traitement tel qu’il leur a été prescrit. Sinon, une pharmacorésistance risque d’apparaître », dit le Dr Ferrand. « Si l’on ne tient pas compte de l’éveil de la sexualité et du désir de conformisme que manifestent généralement les adolescents, il se peut aussi que la probabilité de conduites sexuelles à risque augmente », a-t-elle ajouté.

Il est possible de consulter l’article à l’adresse suivante : http://www.who.int/bulletin/volumes/88/6/09-066126.pdf

Le Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé, l’une des principales revues internationales de santé publique, se consacre particulièrement aux pays en développement. Il s'agit de l'une des revues de santé le plus importantes du monde et elle constitue le fleuron des périodiques de l'Organisation mondiale de la Santé. Les articles qui y paraissent sont revus par un comité de lecture et sont indépendants des lignes directrices de l’OMS. 

D’autres sujets sont également abordés dans le numéro de ce mois-ci :

  • Dernières informations sur les réformes de la santé aux États-Unis d’Amérique
  • Prostitution et dépistage de la syphilis en Chine
  • Le VIH/sida est la maladie qui fait le plus de morts au Cap
  • Des préservatifs gratuits sont à nouveau disponibles en Thaïlande
  • Table ronde sur le partage de données pour la santé publique
  • Interview avec Colin Summerhayes sur le changement climatique et la santé
  • Lignes directrices sur Streptococcus suis au Viet Nam
  • Des villes améliorent les conditions de vie des personnes âgées
  • La microfinance a des effets positifs sur la santé

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